L’odorat du chat : un sens capital souvent sous-estimé

Chez le chat, l’odorat est bien plus développé que chez l’humain, et indispensable à son équilibre. Il joue un rôle clé dans son comportement, son alimentation, sa communication et son rapport à l’environnement. Pourtant, ce sens souvent méconnu, est parfois mis à mal.

Un odorat jusqu’à quinze fois plus performant que celui de l’humain

Le chat possède entre 50 et 80 millions de cellules olfactives, contre environ 5 millions chez l’être humain. Son odorat lui permet de repérer sa nourriture, de s’orienter, d’identifier ses congénères, de reconnaître son environnement et d’interagir avec les autres.

Il dispose également d’un organe olfactif supplémentaire : l’organe voméronasal (ou de Jacobson), situé sur le palais, qui lui permet d’analyser les phéromones. Cela lui donne une lecture chimique et émotionnelle de son environnement, notamment pour la communication sociale et sexuelle. Cet organe lui permet également de goûter les « odeurs ».

Quand un chat utilise cet organe, il adopte une attitude appelée réaction de Flehmen : il entrouvre la bouche, relève légèrement les lèvres, et reste figé quelques secondes. Cela permet aux molécules de pénétrer dans l’organe de Jacobson.

Pourquoi on parle de "goûter les odeurs" ?

Parce que le chat capte ces substances chimiques en les faisant passer par la bouche, ce qui donne cette impression qu’il "goûte" une odeur. En réalité, ce n’est pas un goût au sens gustatif (papilles), mais une analyse chimique approfondie des odeurs, différente de l’odorat nasal.

L’odorat, un pilier pour le chat

Lorsque l’odorat d’un chat est altéré, les répercussions peuvent être multiples :

  • Perte d’appétit : le chat associe étroitement odeur et goût. En cas de nez bouché, il peut refuser de s’alimenter.

  • Désorientation : privé de ses repères olfactifs, il peut ne plus reconnaître son territoire ou ses objets familiers.

  • Stress et troubles du comportement : un odorat défaillant peut générer de l’anxiété, des réactions de repli ou des comportements inhabituels.

Les causes fréquentes de troubles olfactifs chez le chat

Plusieurs facteurs peuvent affecter l’odorat du chat :

  • Les infections respiratoires, comme le coryza, qui entraînent des éternuements, des congestions nasales et une perte d’odorat temporaire.

  • Le vieillissement, qui peut réduire l’acuité olfactive avec l’âge.

  • Le stress, qui influence directement les perceptions sensorielles.

  • Certains traitements médicaux ou traumatismes, notamment neurologiques.

Les produits ménagers : des perturbateurs souvent sous-estimés

De nombreux produits utilisés dans nos foyers sont trop agressifs pour l’odorat du chat. Leur système olfactif étant extrêmement sensible, des substances que nous tolérons peuvent représenter pour eux une agression chimique.

Les produits à éviter incluent notamment :

  • L’eau de Javel

  • Les désodorisants d’intérieur

  • Les huiles essentielles (en diffusion ou dans les nettoyants)

  • Les sprays parfumés

Ces produits peuvent provoquer des irritations, des allergies, des troubles respiratoires, et altérer durablement le sens de l’odorat. Ils peuvent également perturber les marquages olfactifs du chat (phéromones), le rendant anxieux ou désorienté.

Préférer des alternatives douces

Pour l’entretien de l’espace de vie du chat, il est recommandé d’utiliser des produits naturels, non parfumés comme le savon noir, le savon de Marseille, … ou des nettoyants spécifiquement formulés pour les animaux.

En conclusion

L’odorat est bien plus qu’un sens chez le chat : c’est un outil de navigation, de communication et de survie. Toute altération de ce sens peut avoir un impact direct sur son comportement, sa santé et son bien-être général.

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